VERTU “Creator of the week“
Portrait ©Julien Toty

Dans le fourmillement artistique de ses formes, la technique contemple les contours invisibles et la logique de croissance du monde ; elle appose un lyrisme infini sur notre environnement et la mystique du corps humain. Ses toiles à l’allure poétique nous retracent un récit énigmatique. Celui de la genèse, hors du temps, révélée par un homme à l’âme contemplative.

Ses œuvres contemplent la progression, offrant une possibilité d’évasion à l’esprit nomade, évoquant les songes et les fables. Elles sont autant de portes ouvertes sur l’inconscient, que de méditations sur la beauté. Dans chacun de ses traits de crayon, dans chaque peinture, dans chaque sculpture, il y a autant de mondes subtils, «légers et aimables, comme des bulles de savon»,  qu’il aime voir «se peindre de soleil et de rouge, voler sous le ciel bleu, trembler soudainement et se rompre».

Dans son approche il y a la projection, le présage, le rêve envisagé, effleuré, d’un autre monde. Un monde ou l’homme et la nature sont en harmonie symbiotique. Dans son empreinte artistique il y a un peu de tous ceux qui éveillent ses sens. On y décèle la poésie iconoclaste de Colette, écrivaine animée d’une ardente curiosité pour toutes les choses de la vie, terrassée par la beauté conjuguée du monde, de la nature et du corps humain et qui encadrait ses propos dans une trame de «touches» et de «couleurs détachées» semées au fil de son texte .

Ses productions artistiques passent par l’émotion et la sensation, la vigueur de son imagerie est encadrée de formules et d’aphorismes empruntés aux philosophes. Une imagerie fécondée par la spiritualité philosophique de François Cheng de l’Académie Française, assaisonnée par la douceur onirique de la voix d’Anonhi (aka Anthony Hegarty) et bercée par les sonorités poétiques d’Antonio Machado. Sa collection de réalisations est un écho créatif à l’idéologie rhétorique de ces hommes de lettre et artistes hors normes, à leur approche fondamentale de la beauté de l’univers qui s’impose avec une force d’évidence.

Franck peint comme il vibre, il crée comme il respire, il produit comme il chavire. L’explosion de la matière qu’il projette sur la toile blanche se produit dans l’urgence. La mutation est énigmatique, l’envolée est féconde. Quand le foisonnement de couleurs, de substances, d’ombres et d’organismes s’entrechoquent, l’harmonie mystique atteint son nirvana. Chacune de ses toiles procure une vision d’enchantement ; celle d’un pêle-mêle, d’une mosaïque d’arômes, d’écumes, d’astéroïdes, de constellations, de mouvements, de chants, de reflets, d’ombres et de lumières. Son esthétique est un conte, une ode à la brise d’été, aux sanglots de l’océan, à « l’odeur d’une rive spongieuse fleurie » « au rire de l’eau ».

Lorsqu’il crée « Woman Nature » il emprunte un chemin parsemé de symboliques. L’évanescence colorée des cotons utilisés par Franck évoque des tonalités visuelles inédites, mais le message lui est universel ; la beauté, la force de l’effervescence humaine n’est envisageable que dans un profond respect du cadre minéral, animal et végétal.